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Union des associations des tisseuses du Kadiogo : Justine Kafando, plus de 40 ans dans le Faso Danfani

Promotrice de pagne tissé et présidente de l’Union des associations des tisseuses du Kadiogo (U.A.T.K.), elle a toujours eu un amour pour l’artisanat. Justine KAFANDO travaille à maintenir la flamme du ‘’consommé local’’. Son chemin est fait de hauts et de bas mais elle n’a pas abandonné. Après avoir lutté plusieurs années pour intégrer le pagne tissé (communément appelé Danfani) dans l’habitude vestimentaire des Burkinabè, aujourd’hui, Justine KAFANDO avoue que son acharnement a porté fruit. Nous l’avons rencontrée à son domicile à Ouagadougou.

Tenace, dévouée, passionnée de l’artisanat, Justine Kafando est une ambassadrice du pagne tissé. Son histoire avec le Faso Danfani commence en 1976. La fille de son beau-frère qu’elle héberge ne s’en sort pas à l’école, elle l’initie alors à une activité : le tissage. C’est de là que va naitre l’amour pour ce métier « c’est au fur et à mesure que j’apprenais à tisser à la fille que je profitais apprendre aussi. C’est ainsi que j’ai aimé cette activité » , se rappelle-t-elle.

Très vite l’infirmière de profession ajoute une autre corde à son arc. Sa fonction étant contraignant du fait des multiples gardes qu’elle doit assurer à l’hôpital, elle continue à tisser à ses temps libres et à sa descente de garde.

Elle s’est lancée contre vents et marée dans la promotion du pagne tissé. Alors que le gouvernement à l’époque n’a manifesté aucun intérêt à la promotion de cette filière. « En 2010 on a fait nos premiers pagnes événementiels tissés officiels. Malheureusement le gouvernement avec le ministre en charge de la femme ne nous ont pas accompagnées pour la promotion de ce pagne », se rappelle-t-elle.

La passion qu’elle a nourrit pendant longtemps devient un gagne-pain depuis la mise en place de l’association intervenue en 1994.
Au fil du temps et malgré la timidité du marché, dame Kafando et ses collègues tisseuses vont continuer à travailler dans le sens de la valorisation, de la promotion du pagne tissé et la survie de l’association.

Admise à la retraite de la fonction publique depuis 2012, l’entrepreneure de soixante-six ans, bien qu’un peu affaiblie par le poids de l’âge, ne baisse pas les bras. Elle est toujours disponible à assurer la coordination des activités de l’Union.
Aujourd’hui, elle se réjouit de la volonté et l’intérêt que les Burkinabè manifestent pour le Faso Danfani.

Ses collaboratrices disent d’elle qu’elle est une femme battante et pleine d’espoir. Elles admettent qu’elle joue un grand rôle pour la survie de la structure.
Justine Kafando souhaite que la jeune génération s’intéresse au métier de tissage afin qu’elle puisse lui transmettre le savoir qu’elle a acquise.

Rose J. OUEDRAOGO
Lefaso.net

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