article, Articles, Informations, Nationale

Coton

Le Burkina Faso est l’un des quatre grands producteurs de coton d’Afrique, avec le Mali, le Tchad et le Bénin, encore appelés les “Cotton Fours”. Il se classe régulièrement en tête de ce groupe.

La tradition du tissage du coton est ancienne et se superpose à la progression de l’islam en Afrique de l’Ouest. En effet la nudité doit être cachée et le tissage est le moyen de fabriquer des vêtements. Alors que le filage était dévolu aux femmes, le tissage était à l’origine une activité masculine. Les métiers à tisser traditionnels sont installés à l’extérieur et produisent une bande de tissu d’une largeur de 12-15cm. Marginalement, dans certaines ethnies, les femmes pouvaient aussi tisser avec des métiers différents, verticaux, installés dans les cases et qui produisent des bandes de tissu plus large d’environ 50cm.

Dans la seconde moitié du XXème siècle, la conception de “métiers améliorés” pour les femmes par les missionnaires et surtout, dans les années 80, la volonté de Thomas Sankara de promouvoir l’émancipation des femmes parallèlement au développement des productions nationales, en particulier celle de tissus locaux, ont entraîné l’essor du tissage féminin.

C’est la naissance du Faso Dan Fani : littéralement le “pagne tissé de la patrie”, du dioula fani: le pagne, dan: tisser et faso: la patrie, le territoire (qu’on retrouve dans Burkina Faso, “le pays des hommes intègres”, nom que Thomas Sankara avait choisi pour rebaptiser la Haute-Volta, ex-colonie française).

Thomas Sankara alla jusqu’à imposer par décret à ses fonctionnaires le port du faso dan fani et de tenues réalisés en étoffes traditionnelles. Parallèlement le regroupement des femmes tisserandes en coopératives et la création d’ateliers de production permirent d’atteindre les objectifs: produire et consommer burkinabè, émanciper les femmes et créer des emplois.

Progressivement, par le biais de vitrines internationales telles que le SIAO (Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou), de concours nationaux ou d’autres opérations promotionnelles, l’engouement pour le faso dan fani s’est développé.

Ces dernières années les créateurs de Haute Couture se sont emparés du mouvement et l’ont porté vers le marché de la mode, en collaboration avec les coopératives-ateliers des femmes tisserandes.

Source : Yelen Baara

Photo : Georges DE Baziri, styliste

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *