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Saidou TANI, Plus de 40 ans d’expérience et de passion pour le tissage de pagnes traditionnels

Agé de plus de 70 ans, Saidou Tani est tisserand au secteur n°7 de la ville de Fada N’gourma. Nous l’avons rencontré le lundi 23 avril 2018 et il nous explique sans langue de bois, ce métier des temps anciens qui se fait rare dans diverses contrées de notre pays.

Domicilié au secteur n°7 de la ville de Fada N’gourma à l’Est du Burkina, Saidou Tani est âgé de plus de 70 ans et pratique le tissage des pagnes traditionnels Gourmantché. Installé dans son atelier non loin de son domicile, sous un hangar, le vieux Tani que nous avons rencontré le lundi 23 avril 2018 a livré à cœur ouvert les secrets de sa passion. « Je pratique ce métier depuis

maintenant quarante années, car je l’ai hérité de mon grand­père et de mon père », a­t­il commencé. Après avoir travaillé et pris sa retraite à Fasoyaar, le vieux Saidou Tani est revenu dans ses anciennes amours : le tissage. « Je partais aux champs avec ma charrette pour mes travaux champêtres mais un certain moment, j’étais obligé d’arrêter mes travaux champêtres car n’ayant plus la force pour me consacrer entièrement à mon métier de tisserand qui est un métier noble mais aujourd’hui que beaucoup de jeunes ne connaissent ou ignorent », a­t­il dit.

A l’entendre, avec ce métier de tisserand, il arrive à gagner sa vie, nourrir sa famille, payer la scolarité de ses enfants … Mais il déplore le fait que ce métier soit aujourd’hui oublié au profit du modernisme. Pourtant Saidou Tani dit avoir formé beaucoup de femmes qui aujourd’hui, gagnent très bien leur vie dans le tissage moderne qu’il apprécie très bien, mais préfère le tissage artisanal qu’il exerce. Pour lui, la qualité des pagnes tissés artisanalement est nettement meilleure à celle des pagnes modernes.

« La seule chose que je déplore actuellement, c’est le manque de quelqu’un qui pourra poursuivre cette œuvre que j’exerce quand je n’aurai plus la force de continuer, parmi mes héritiers », a­t­il regretté.

Il a donc profité pour lancer un cri de cœur aux autorités du pays et à la jeunesse d’œuvrer à sauver ce patrimoine culturel qui émane « des vraies réalités » et qui distingue les Burkinabè des peuples des autres nations. Dans un langage humoristique, le vieux Tani conclut : « Vous les jeunes de maintenant, vous ne vous intéressez pas à ce que nous les vieux faisons ou à ce qu’on vous demande de faire ».

Soumaila sana Lefaso.net

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